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MOBILISER SON COIN DE PAYS: TRANCHE D’HISTOIRE DE LA BELLE PROVINCE

Et si on jasait du mouvement POW dans l’est du Canada, ça vous dit? Dans la foulée du développement des chapitres de POW à travers le pays, l’équipe de Montréal s’est donné comme défi de faire ressortir les enjeux de chez eux, ceux qui se déroulent pourtant si près, mais qu’on ne voit jamais assez. Aujourd’hui, on jase GNL, gazoduc, chapitres régionaux, bénévoles extraordinaires et collaboration.  

Les ingrédients de la recette pour une campagne gagnante? C’est assez simple. Un groupe de bénévoles bien crinqués, un enjeu majeur, local, national, international et un élément déclencheur. Ici, cette étincelle, c’est Stef Ledoux :

“Je me présente, Stéphane Ledoux, simple habitant de la terre qui passe son temps à jouer dehors ou à scruter les modèles météo…à chasser l’hiver. Ces hivers qui s’éloignent de nous; ces hivers de plus en plus chauds. Je ne suis qu’un aimant de cet or blanc, cette ‘’POW’’ qui devient de plus en plus rare.”

Pour Stef, Protect Our Winters c’est une opportunité de discuter avec d’autres crinqués aux valeurs communes. Pour la première fois, il ne ressent aucune pression ou rage envers les divergences d’opinions sur le sujet des changements climatiques ou environnementaux. Pas de paroles hautaines, de discours de propagande ou de fausses vraies solutions. Un discours honnête et authentique. Sensibiliser sur les enjeux, conseiller où trouver l’information, exposer les faits sans pressions ni acharnement. 

Montréalais depuis toujours, Stef fait le grand virage vers la région et trouve son petit coin de paradis à L’Anse-St-jean, village d’à peine 2000 âmes situé sur le magnifique Fjord du Saguenay. Nouvellement déménagé, c’est en circulant dans le village qu’il aperçoit plusieurs pancartes « VOUS NE PASSEREZ PAS – GNL / QUÉBEC ». Un sujet chaud qui divise : la construction d’un gazoduc, de l’Alberta au Québec, et l’installation d’une nouvelle usine de liquéfaction de gaz naturel qui serait ensuite exportée en Europe par bateau, augmentant considérablement le trafic maritime du Fjord et du Fleuve Saint-Laurent. Un projet capable de détruire la région du Saguenay comme nous la connaissons tous aujourd’hui : la région des baleines et bélugas, de l’impressionnant Fjord et ses sentiers, de l’abondance de la flore et de la faune, riche d’une industrie touristique internationale respectant du mieux qu’elle peut ce territoire si prisé au Québec. 

Comment ça fonctionne au sein des chapitres POW? Juste comme ça. Lorsqu’un enjeu important fait de l'œil à l’un de nos membres, on crée une équipe dédiée à ce projet, on questionne l’apport que POW peut avoir, on mobilise les ressources et capacités de chacun, on approfondit les recherches sur le sujet et on développe une campagne. Le résultat : la plus grande campagne menée principalement par un chapitre régional dans l’est du Canada.  

“Du calme mon Stef, c’est quoi au juste GNL Québec ?”

Ok, on récapitule. GNL Québec c’est la construction d’un nouveau Gazoduc reliant le Saguenay (Ville de La Baie) à un Gazoduc existant au nord de L’Ontario, en passant par le nord du Québec. Ce gazoduc terminerait sa course dans une nouvelle usine de liquéfaction du gaz construite directement sur les berges du Fjord dans le but d’y transporter par bateaux (méthanier) le gaz provenant de l’Alberta extrait par fracturation. Tout au long de son cycle de vie (de l'extraction en Alberta à la combustion du gaz sur les marchés internationaux), ce projet générerait des émissions d'au moins 50 millions de tonnes de GES par an. C'est l'équivalent de 10 millions de voitures ajoutées sur les routes du Canada chaque année. Le projet aggraverait la crise climatique, en ouvrant de nouveaux marchés pour le gaz fossile nord-américain. De plus, ce projet nécessiterait 400 méthaniers de 300 m de long par an sur le Fjord et sur le Saint-Laurent et aurait un immense impact sur la vie de notre faune marine. Le gazoduc traverserait 20 400 km de voies navigables et l’habitat de 17 espèces sauvages menacées. Il a été clairement démontré que le passage des énormes méthaniers menacerait de nombreuses espèces, dont le béluga, mais aussi d'autres cétacés, poissons, oiseaux et mammifères. Finalement, même d’un point de vue économique, le fonds Berkshire Hathaway de Warren Buffett s'est retiré et une quarantaine d’économistes ont mis en garde contre ce projet, qui génère davantage de risques que de gains potentiels.

Alors cette campagne, elle consiste en quoi? À ce point-ci, l’équipe du Chapitre Montréal est mobilisée. Nous savons qu’il faut faire quelque chose pour stopper ce cauchemar climatique et économique. POW Canada étant le meilleur vecteur pour élever notre voix, nous redoublons d’efforts pour trouver des recherches et statistiques neutres et valides pour monter un document de présentation sur l’enjeu et ses impacts. Un document dont on pouvait être fiers! En seulement quelques jours, POW confirmait leur soutien et c’est là que le fun commence vraiment! Arianne met des heures à préparer une campagne de sensibilisation incluant un titre et des visuels qui frappent fort. POW approuve et développe l’ensemble des communications pour promouvoir la campagne. Le travail n’est pas terminé ici, au contraire. Notre équipe rejoint la grande lutte contre le projet à travers rencontres, conférences, pétitions, audiences du BAPE et son appui aux différents groupes de pression tels que Coalition Fjord, Équiterre, Nature Québec et le Front Commun pour la Transition Énergétique. 

Après plusieurs mois de campagne, de suivi entre organismes, de pression gouvernementale, le gouvernement refuse le projet en sol québécois et annonce le 21 juillet dernier que le projet GNL Québec ne pourra pas voir le jour.

“Pour la première fois dans cette histoire j’ai pleuré de joie et non de rage. Aujourd’hui, je suis très fier de m’être impliqué et d’avoir jeté ma petite goutte d’eau dans l’océan.” 

- Stef

Essayons de ne pas se réjouir trop vite. Au Québec, le projet semble levé, mais qu’en est-il de toute l’autre section du gazoduc qui traverse le pays jusqu’à l’Alberta? La lutte aux énergies fossiles extraites dans notre cour arrière, elle ne fait que commencer, et elle se doit de se terminer. Comme l’un de nos grands scientifiques le dirait, Hubert Reeves : “chaque petit geste compte, si tu veux que ça change, implique-toi”. 

Merci du fond du cœur à cette communauté, de nous écouter, supporter, et accompagner dans cette lutte pour protéger nos hivers. 

 

De toute l’équipe de POW – Québec 

avec un merci particulier pour 

Stef Ledoux, 

Arianne Dufour, 

Jean-Christophe DM et 

Ariane Goulet

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